Sentir la matière

Il est parfois utile d’écouter ce que disent nos mains. Malaxer l’argile, sentir la matière, faire naître une création de ses mains, est un langage corporelle. Il nous permet d’exprimer des choses non exprimées par le langage verbal.

Au travers de la matière, nous nous sentons exister. Selon la psychanalyste britannique Frances Tustin (1972), le Moi est d’abord constitué par un flux de sensations corporelles qui donnent un sentiment d’existence. Selon elle, au tout début de la vie, la première forme du Moi est un Moi-sensation, sorte de Moi-ressenti grâce auquel l’enfant se sent vivre et se perçoit à travers ses sensations corporelles.

Pétrir la matière, faire, défaire, refaire permet d’entretenir notre enveloppe psychique et de “rassembler” notre intériorité en la solidifiant, concentrés sur ce qui se passe entre notre main et la connexion à la matière.

Au contact de l’argile (malaxage), une personne peut créer des formes apaisantes et se calmer rapidement dans des moments de grande tension.

Ainsi, la matière terre constitue le support de premiers mouvements psychiques.

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Se lier à la terre